Le Réseau des Plateformes d’ONG d’Afrique de l’Ouest et du Centre (REPAOC) participe ce jeudi à Dakar à la 3ème session d’échange thématiques 2017 du Groupe de Travail Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité en Afrique de l’Ouest et au siège du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).
Placé sous le thème «Impact du crime transnational organisé, du trafic de drogues et d’êtres humains sur les femmes et les jeunes», cette session est ouverte par Mme Agathe Kemealo Telou, Conseillère genre et Mme Khady Ba Faye, chargée de Programme à ONU Femmes.
La traite des êtres humains est l’un des principaux crimes transnationaux organisés dans la sous-région, de nature clandestine et est pratiquée dans la plupart des cas, inaperçue et non indiquée comme réseau criminel. Le crime organisé en Afrique de l’Ouest a acquis un nouvel ordre de grandeur au cours de la dernière décennie selon l’UNOWAS.
Selon le Chef de cabinet du Secrétaire Général de l’UNOWAS, M. Charles Anyidoho, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée au Sahel ont connu une évolution préoccupante ces dernières années et surtout depuis 2012, date à laquelle la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel a été lancée par le Conseil de sécurité (CSNU).
Selon une estimation de l’Interpol, au moins 1 à 2 millions de personnes sont victimes de la traite mondiales chaque année. La Traite des femmes en Europe pour le sexe est plus répandue en Afrique de l’Ouest qu’ailleurs en Afrique et 60 % des prostituées étrangères en provenance d’Afrique de l’Ouest viennent du Nigéria.
Dans cette perspective, le GTFJPS-AO a donné l’occasion à trois pays membres (Cap-Vert, Nigeria, Sénégal) pour partager leur expérience sur ce sujet.
Au Nigéria, les femmes et les enfants sont déportés vers d ‘autres pays d’Afrique de l’Est, nord, central, en Europe, au Moyen orient pour une servitude domestique, un travail forcé, prostitution forcée et mariage forcé.
Au Sénégal, le trafic de cocaïne s’est développé malgré des saisies importantes de cannabis. 3,7 tonnes ont été saisis en 2015. Dans la région Sud et l’Est, l’or attire de nombreux ressortissants de la sous-région. Son exploitation a développé toutes sortes de trafic d’êtres humains de toutes les couches.
Au Cap-Vert, On note le phénomène des femmes passeurs de drogue dans les prisons.
Ces crimes sont souvent liés à plusieurs facteurs comme le sous-développement et gap économique, la pression sociale.
En recommandation, les membres du GTFJP-AO ont insisté sur le renforcement entre les Etats pour une harmonisation des politiques sécuritaires, une promotion de la démocratie du secteur de la sécurité, de l’emploi des jeunes, et une campagne de sensibilisation et de plaidoyer sur les dangers de recevoir des offres de voyages et d’une vie meilleure.
Au niveau du Sénégal, les participants ont insisté sur l’importance des visites de terrain afin de voir les réalités que vivent les femmes et les jeunes.