Le CONGAD chef de file de la thématique Dette et Développement et l’ensemble des membres du REPAOC ont pris une position commune à travers une déclaration lors du Forum Social Mondial à Nairobi.
Déclaration du CONGAD
Considérant la responsabilité des pays créanciers dans l’endettement des pays africains qu’ils ont encouragé
Considérant le caractère illégitime de la dette des pays du Sud, qui a servi à l’enrichissement d’une minorité
Considérant qu’entre 1980 et 2001, les PED ont remboursé 4500 milliards de dollars, soit 7,5 fois leur dette de 1980.
Considérant que les transferts de ressources financières des pays en voie de développement où vivent 86% de la population mondiale, vers le nord sont supérieurs aux montants alloués dans le cadre l’aide publique au développement qui s’élevait en 2001 à 51 milliards de dollars au moment où les remboursement atteignaient 382 milliards au titre du service de la dette.
Considérant que l’Afrique subsaharienne, dont la dette est passée de 60 à 210 milliards de dollars de 1980 à 2001 a transféré 240 milliards de dollars au titre du service de la dette durant la même période, soit quatre fois sa dette de 1980 mais se retrouve avec une dette trois fois plus élevée que celle de 1980.
Considérant qu’en 2001, les pays du Sud ont transféré 138 dollars vers le Nord. au moment où le PNUD estime “qu’à l’échelle planétaire, il manque aux Pays en voie de développement quelque 80 milliards de dollars pour assurer à tous les service sociaux de base
Considérant que le service de la dette empêche les pays africains de disposer des ressources nécessaires pour garantir l’accès des populations aux services sociaux de base, lutter contre la pauvreté par la création de richesses et d’emplois et asseoir les bases d’un développement humain durable
Considérant que les ressources du secteur privé s’orientent principalement vers les secteurs garantissant un rapide retour sur l’investissement et des profits
Considérant que les rééchelonnements hypothèquent davantage l’avenir des enfants
Considérant que les allègements et annulations partielles ne constituent pas une réponse appropriée à l’aspiration légitime au développement des pays africains qui se heurte à l’obstacle de la dette
Nous, organisations membres du Réseau des plates-formes d’ONG de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (REPAOC), réunies à Naïrobi où se tient l’assemblée générale du réseau et le Forum social africain
Demandons l’annulation pure et simple de la dette des pays en voie de développement, qui est une condition nécessaire pour asseoir les bases d’un véritable partenariat au développement, lutter efficacement contre la pauvreté par des investissements massifs dans les services sociaux de base ainsi que par la création de richesses et d’emplois durables dans l’agriculture, l’industrie et les services.
Demandons aux pays africains d’inscrire la dette qu cœur des négociations sur le partenariat au développement
Dans cette perspective nous nous engageons à contribuer au renforcement des capacités de négociation et de plaidoyer des pays africains à travers la réalisation, dans les huit pays membres du REPAOC, d’une étude sur la typologie et le volume de l’endettement, sur l’incidence du service de la dette sur la lutte contre la pauvreté et les capacités de développement. L’étude portera également sur des mécanismes tels que l’ajustement structurel, l’initiative PPTE et les résultats des annulations annoncées par la Banque mondiale et d’autres bailleurs.