A l’instar de bon nombre de citoyens burkinabé, nous venons d’apprendre ce jour 16 Septembre 2015 que le gouvernement de la Transition a été pris en otage par des éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) alors qu’il se tenait le traditionnel conseil des ministres.
Cette prise en otage du Président du Faso et des membres du gouvernement est un acte très grave et porte atteinte à la sûreté de l’Etat, au fondement même de notre démocratie et ouvre un précédent inacceptable pour les autres pays africains. En effet comment comprendre que ce soit le régiment de sécurité présidentielle lui – même dont la mission est d’assurer la sécurité du Chef de l’Etat qui soit la menace pour le Président de la République et son gouvernement ?
Si nous ignorons jusque-là les motivations profondes qui ont animé cette prise en otage du Président et des membres du Gouvernement, nous comprendrons mal que ce soit la réforme du RSP proposé récemment par la Commission de Réconciliation Nationale et des Réformes (CRNR) en un corps d’élite qui ait suscité une telle infamie.
De ce fait, nous appelons ces éléments du RSP à la retenue et au sens élevé de la République et ses institutions, car on ne saurait sacrifier l’intérêt général de 17 millions de burkinabé sur l’autel des intérêts individuels de 1300 hommes issus de la même population qui ne cherche qu’à vivre en paix et en bonne intelligence avec les autres peuples. L’avenir voulu par le peuple burkinabé après l’insurrection de 2014 cherche à assurer une certaine équité à tout le monde dans la paix, la durée et la justice.
C’est pourquoi, le SPONG tout en condamnant fermement cet acte répréhensible contre notre démocratie, appelle :
- l’ensemble des ONG du Burkina Faso et des organisations de la société civile qui se reconnaissent dans les valeurs de dignité à se démarquer de toute velléité de confiscation du pouvoir par la force et défendre la paix et la démocratie au Burkina Faso;
- le peuple burkinabé, patriote à privilégier la paix et à défendre l’intérêt général afin que le pays revienne à une situation propice à son développement;
- invite les partenaires et amis du Burkina à rester aux côtés de son peuple pour l’aider à son plein épanouissement.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.