Après la table ronde, le REPAOC lance le processus de médiation du projet INSARD, (Including Smallholders in Agricultural Research for Development).
Le REPAOC a organisé ce mercredi 4 septembre 2013 l’atelier initial du processus de médiation. Cet atelier visait à réunir des ONG, des organisations paysannes et des organisations de recherches impliquées dans les questions foncières en lien avec la recherche, afin de produire, à terme, au moins deux pré-projets de recherche en partenariat.
Le projet, dont l’acronyme signifie en français « Inclure les petits exploitants dans la recherche agricole pour le développement », est un projet de recherche-action qui vise à assurer une participation d’Organisations de la Société Civile (OSC) d’Afrique et d’Europe dans la formulation et la mise en œuvre des politiques de recherche agricole pour le développement. Il consiste en une mise en réseau d’opérateurs et d’instituts de recherche, d’organisations paysannes et d’OSC par un consortium d’ONG européennes et de plates-formes africaines au sein de trois pays pilotes : le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie.
Dans chaque pays concerné, un thème de recherche a été pré-identifié. Au Sénégal, la thématique retenue porte sur la propriété foncière et ses conséquences sur les modèles de développement agricole. La troisième phase du projet a pour but d’initier un processus de médiation, en organisant des rencontres entre ces différents acteurs.
Après présentation du projet et de sa méthodologie, les participants ont été invités à travailler en groupes afin d’identifier plus précisément des objectifs communs en lien avec la thématique retenue. Ainsi, les discussions de groupe ont permis de créer des liens entre les organisations présentes et d’alimenter la réflexion sur les thématiques, leur champ et la méthodologie adoptée, qui met au centre de l’approche la prise en compte des besoins des petits producteurs.
Ceux-ci ont été représentés par des organisations telles que le Conseil National de la Maison des Éleveurs (CNMDE), Association pour le Développement de Namarel et des villages environnants (ADENA), ou le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR), pour ne citer que quelques OP. Elles ont porté l’attention notamment sur l’élevage et la répartition des terres entre les activités agricoles, la gouvernance foncière, l’impact des investissements privés sur les exploitations familiales mais aussi sur les difficultés d’appropriation par les petits paysans de programmes de recherche, et donc sur l’importance de l’information et de la prise en considération des préoccupations des plus petits exploitants.
« Dans un contexte où les grands programmes nationaux ne destinent que peu de ressources à la recherche, et qui voit l’émergence d’une Nouvelle Alliance pour la Sécurité alimentaire, lancée par le G8, mais critiquée par nombre d’OSC, l’initiative d’un projet comme INSARD s’avère pertinente et cruciale », précise Boubacar Seck, Directeur exécutif du CONGAD.
La suite du processus consistera donc en une concertation des acteurs, répartis en groupe autour d’une problématique donnée. Chaque thématique sera ainsi traitée en partenariat entre une ou plusieurs OP, OSC et Organisation de recherche.
« La démarche du projet INSARD est originale : l’idée est de faire participer différents acteurs au processus d’analyse des enjeux actuels du foncier et de l’agriculture au Sénégal. Il s’agit ainsi de proposer des solutions sur la base de recherche- action en partenariat avec toutes les parties prenantes. Leurs expertises et préoccupations doivent être prises en compte dans le cadre de la définition des politiques publiques sur le développement des activités rurales et du foncier, conclut Djibril Diop, Chef du projet INSARD au Sénégal. L’enjeu est maintenant de poursuivre ce processus afin de mettre en exergue les analyses tripartites et de les soumettre aux décideurs. »
Contact presse : Magali LEGOUY, Responsable des partenariats et médias du REPAOC, magali@repaoc.org